Devant les réactions vives face à la grande gifle reçue par toute la France dimanche dernier, et au milieu du flots d’article, de reportages, de manifestations plus passionnés les uns que les autres, il est bon, je crois, de s’arrêter un temps pour réfléchir…
Depuis quelques jours, à l’instar de nous tous je présume, je m’imprègne des différentes discussions au sujet de notre situation politique – critique – du moment, qui en lisant des articles de presses, qui en regardant les infos TV, radio, qui en écoutant les réactions des collègues, famille, amis. Aussi me faisai-je la réflexion suivante : Les manifestations étudiantes, passionnées comme elles l’ont toujours été et le seront toujours, apparaissent au premier abord rassurantes sur les convictions et les valeurs des « jeunes », et plus largement de la population. Au premier abord seulement car il est à mon avis à craindre ( c’est ma peur ) , dans ce grand mouvement de réaction populaire et républicain incontrôlable ( ça c’est tant mieux ) et incontrôlé (ça c’est peut-être plus dangereux ), que ne s’instaure une sorte de « chasse aux sorcières » contre tous ceux qui, dans le doute, dans la colère, dans la frustration ou l’indécision devant ce grand nombre de candidat, ont voté Le Pen. Il ne s’agit pas de les féliciter, bien au contraire, mais on voit, au travers des différentes réactions enflammées que nous communique la presse, s’instaurer un climat de suspicion général ( me faisant penser, mais restons calmes, à celui de l’immédiat après-guerre ) très très malsain. Il me fait peur car il pourrait avoir des conséquences perverses : Les personnes qui dans un moment de doute ont voté Le Pen pourrait bien, face aux remontrances voire insultes dont ils sont l’objet, non renoncer à ce vote irréfléchi mais au contraire verser définitivement dans cette extrémité. Ce que je veux dire par là c’est que leur dire qu’ils ont commis une monumentale erreur en agrémentant la remarque de superlatifs dans l’horreur voire d’injures n’est pas suffisant, il faut argumenter, expliquer, convaincre. Bref, jouer la carte de la diplomatie, surtout dans ces situations plus que tendues et déterminantes, a toujours été, l’histoire l’a montré, plus efficace que de foncer tête baissée dans le mur. Aussi ai-je peur pour le second tour, que le score de Le Pen ne soit pas si faible que cela.